Bonne nouvelle, en 2025, les propriétaires de logements classés F et G au diagnostic de performance énergétique (DPE) peuvent toujours bénéficier des aides à la rénovation énergétique, y compris pour des travaux réalisés geste par geste. Mais cette opportunité est limitée dans le temps : dès 2026, ces aides seront réservées aux rénovations d’ampleur dans le cadre d’un parcours accompagné. Une incitation claire à anticiper les travaux avant que les conditions ne se durcissent.
MaPrimeRénov' par geste accessible jusqu'au 31 décembre 2025
MaPrimeRénov' (MPR) est une subvention de l'Anah (Agence nationale de l'habitat) qui aide les ménages à financer le changement de leur mode de chauffage vers un système décarboné comme la pompe à chaleur air-eau, le chauffe-eau thermodynamique ou encore la chaudière biomasse. En complément, les ménages peuvent choisir de réaliser des travaux d'isolation, tels que l'isolation des combles et l'isolation des murs. Globalement, MaPrimeRénov' finance des travaux de rénovation énergétique par geste.
La rénovation par geste prolongée d'1 an pour les passoires thermiques
Cependant, les propriétaires de logements classés F et G au DPE (Diagnostic de performance énergétique) ont jusqu'au 31 décembre 2025, pour solliciter cette aide, qu'il s'agisse d'une maison individuelle ou d'un appartement.
L'échéance, qui était initialement prévue au 30 juin 2024, a été décalée dans le cadre du décret relatif à la simplification du dispositif MaPrimeRénov', paru au Journal officiel du 22 mars 2024 et décalée à nouveau par le gouvernement juste avant la censure du gouvernement Barnier. Le texte réglementaire détaille les assouplissements temporaires concernant les rénovations par geste qui doivent permettre aux particuliers désireux de réaliser des travaux de rénovation énergétique d'accéder plus facilement à MPR.
Les travaux d'isolation réalisés seuls de nouveau éligibles à MPR
Ainsi, à compter du 15 mai 2024 et jusqu'à fin 2025, les monogestes d'isolation seront à nouveau éligibles à MaPrimeRénov', sans que le ménage ait nécessairement à remplacer au préalable un équipement de chauffage ou d'eau chaude sanitaire par un système fonctionnant avec des énergies renouvelables. En revanche, l'installation d'un système de VMC à double flux pourra seulement être subventionnée si elle est réalisée en complément de travaux d'isolation éligibles à MaPrimeRénov'.
L'exigence d'un DPE supprimée à partir du 15 mai 2024
Par ailleurs, pour les demandes de prime par geste, l'obligation de fournir au préalable un DPE est, elle aussi, supprimée à partir du 15 mai et jusqu'à fin décembre 2025.
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Attention :
L'interdiction à la location des logements classés G est entrée en vigueur au 1ᵉʳ janvier 2025.
L'interdiction à la location des logements classés F entrera en vigueur le 1ᵉʳ janvier 2028.
👉 Au-delà de 2025, s'ils veulent demander des subventions pour réaliser leurs travaux de rénovation énergétique, les propriétaires de passoires thermiques basculeront vers un autre dispositif, MaPrimeRénov' Parcours accompagné, qui les obligera à réaliser des travaux de rénovation de grande ampleur.
MaPrimeRénov' Parcours accompagné obligatoire à partir du 1ᵉʳ janvier 2026
MaPrimeRénov' Parcours accompagné, qui a vu le jour en 2024, a pour objectif d'éradiquer les passoires thermiques et les logements énergivores. Elle finance donc des travaux de rénovation énergétique d'ampleur, c'est-à-dire un ensemble de travaux conséquent qui vise à réduire drastiquement la consommation énergétique du logement et gagner en confort.
À partir du 1ᵉʳ janvier 2026, les propriétaires de maisons considérées comme des passoires énergétiques, et donc classées F et G au DPE, ne seront plus éligibles à MaPrimeRénov' s'ils souhaitent réaliser une rénovation par geste unique. Ils seront directement orientés vers une rénovation globale, dans le cadre de MaPrimeRénov' Parcours accompagné. Cette mesure devait initialement entrer en vigueur dès le 1ᵉʳ juillet 2024 et a été repoussé à plusieurs reprises.
Faisons dès maintenant connaissance avec ce dispositif :
Les conditions liés à votre situation et à votre logement
Les bénéficiaires éligibles
🔹 Les propriétaires occupants : ils doivent s’engager à vivre dans le logement en tant que résidence principale pendant au moins trois ans après la demande du solde de la prime.
🔹 Les propriétaires bailleurs : ils doivent louer leur bien en résidence principale dans l’année suivant la fin des travaux et pendant au moins six ans. S’ils cessent la location avant cette durée, ils devront rembourser une partie de l’aide (1/6 de l’aide perçue par année non louée). De plus, si le loyer est augmenté, le montant de l’aide devra être déduit du coût des travaux.
🔹 Les usufruitiers : ceux qui détiennent un droit d’usage du bien peuvent aussi bénéficier de l’aide.
🔹 Les titulaires d’un droit réel conférant l’usage du bien : cela inclut les bénéficiaires d’un droit d’habitation ou d’un droit d’usage et d’usufruit sur le logement.
🔹 Les propriétaires en indivision : si un logement est détenu en indivision, le demandeur doit obtenir l’accord de tous les indivisaires et fournir une attestation spécifique (Cerfa n°13462*01 pour les ressources modestes et très modestes, ou un document à télécharger sur le site de l’ANAH pour les autres ressources).
🔹 Les acquéreurs en cours d’achat : si le logement est en phase d’acquisition au moment de la demande d’aide, il est possible de fournir la promesse de vente en attendant l’acte définitif.
Qui n’est pas éligible ?
❌ Les nus-propriétaires, qui possèdent le bien sans en avoir l’usage.
❌ Les propriétaires personnes morales, comme les SCI (sauf exception).
❌ Les propriétaires bailleurs qui ne respectent pas leurs engagements de location (voir conditions ci-dessus).
Quelles conditions pour le logement ?
Pour être éligible à MaPrimeRénov', le logement doit remplir les critères suivants :
🏠 Être situé en France métropolitaine.
🏠 Avoir été construit depuis au moins 15 ans (pour éviter les aides sur des logements récents déjà conformes aux normes énergétiques actuelles).
🏠 Être occupé à titre de résidence principale après les travaux :
✔️ Pour un propriétaire occupant, cela signifie y vivre pendant au moins trois ans après la demande du solde de la prime.
✔️ Pour un propriétaire bailleur, il faut s’engager à louer le bien comme résidence principale pendant six ans minimum après l’obtention de l’aide.
Les travaux éligibles
Pour être éligible aux aides MaPrimeRénov' dans le cadre d’une rénovation d’ampleur, les travaux doivent permettre un gain énergétique d’au moins deux classes sur le DPE. Autrement dit, un logement classé F devra atteindre au moins la classe D après travaux. Ce critère garantit une amélioration significative de la performance énergétique et un meilleur confort au quotidien.
Des travaux d’isolation thermique obligatoires
Les rénovations doivent inclure au moins deux gestes d’isolation thermique, parmi les suivants :
✅ Isolation de la toiture : pour limiter les déperditions de chaleur par le haut, qui représentent jusqu'à 30 % des pertes thermiques.
✅ Isolation des murs : en intérieur ou en extérieur, selon la configuration du logement.
✅ Isolation des sols : pour éviter le froid venant du sous-sol ou des planchers bas.
✅ Remplacement des fenêtres et menuiseries : pour une meilleure étanchéité et une réduction des infiltrations d’air.
Un chauffage plus performant et sans énergie fossile
Les travaux ne doivent pas inclure l’installation d’un chauffage fonctionnant majoritairement aux énergies fossiles. Il est également interdit de conserver un chauffage au fioul. L’objectif est d’encourager l’adoption de systèmes plus écologiques et économiques, comme :
🔥 Pompes à chaleur (air-eau ou géothermiques), qui exploitent les calories présentes dans l’air ou le sol.
🔥 Chaudières biomasse (bois, granulés), une solution durable et performante.
🔥 Chauffage solaire combiné, pour une maison encore plus économe en énergie.
Un accompagnement obligatoire pour simplifier la démarche
Les projets de rénovation globale nécessitent le recours à Mon Accompagnateur Rénov’, un expert chargé d’orienter les propriétaires à chaque étape : audit énergétique, choix des travaux, suivi du chantier et montage des dossiers d’aides.
Les montants et plafonds de dépense
Cette aide peut financer jusqu'à 90 % du montant des travaux pour les ménages les plus modestes.
Travaux réalisés | Plafond dépenses éligibles (HT) | Revenus très modestes | Revenus modestes | Revenus intermédiaires | Revenus supérieurs |
Gain de 2 classes | 40 000 € | 80% | 60% | 45% | 10% |
Gain de 3 classes | 55 000 € | 80% | 60% | 50% | 15% |
Gain de 4 classes ou plus | 70 000 € | 80% | 60% | 50% | 20% |
Bonification "Sortie de passoire énergétique" | +10% | +10% | +10% | +10% | |
Écrêtement | 100% | 80% | 80% | 50% |
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Cet article peut aussi vous être utile :
Écrêtement MaPrimeRénov' : quel taux de prise en charge pour vos travaux ?
Un bonus sortie de passoire thermique
Les propriétaires de logements classés F ou G au DPE ont tout intérêt à engager des travaux dès maintenant : une bonification de 10 % peut s’appliquer aux aides si la rénovation permet d’atteindre au moins l’étiquette D. Une opportunité à saisir pour alléger le coût des travaux et améliorer significativement la performance énergétique du logement avant que les conditions d’éligibilité ne se durcissent.
DPE F ou G : quels travaux effectuer en priorité ?
Les propriétaires qui souhaitent quitter le statut de passoire thermique doivent absolument envisager un bouquet de travaux pour passer au moins à la classe énergétique E ou D. En effet, des travaux par geste ne seront généralement pas suffisants pour y arriver.
Des travaux d'isolation thermique
L'isolation thermique est un incontournable dans la rénovation énergétique. L'enveloppe thermique d'une maison est essentielle pour maintenir une température intérieure agréable, été comme hiver, et éviter le gaspillage énergétique.
L'isolation touche de nombreuses zones de la maison : le toit, les murs, le plancher, les fenêtres. Chacune est responsable de déperdition thermique plus ou moins importante si l'isolation n'est pas suffisante.
Un toit mal isolé est responsable de 25 à 30 % de pertes de chaleur, autrement dit des factures de chauffage 25 à 30 % plus chères qu'elles ne devraient. Pour y remédier, des travaux d'isolation des combles ou une isolation sous rampant sont à envisager. Pour des logements classés F ou G, une isolation du toit par sarking aurait un impact considérable sur le DPE. Le sarking étant considéré comme la méthode d'isolation la plus efficace.
La deuxième source de déperdition énergétique d'une maison sont les murs. Responsables de 20 à 25 % des pertes de chaleur, l'isolation des murs permettrait aux logements classés F et G d'améliorer nettement leur confort. Selon la configuration du logement, il s'agira d'effectuer une isolation thermique par l'intérieur (ITI) ou par l'extérieur (ITE). Ces deux méthodes consistent en la pose d'isolant sur les parois.
Pour parfaire l'isolation et créer une enveloppe sans pont thermique, le changement des fenêtres, porte-fenêtres et portes d'entrée ainsi que l'isolation du plancher bas sont à prévoir.
L'installation d'un chauffage décarboné
Pour améliorer le DPE d'un logement F ou G, le système de chauffage doit être revu. Un équipement vieillissant et gourmand en énergie fossile, doit être remplacé par un appareil performant, peu énergivore, voire décarboné.
La pompe à chaleur (PAC), qui utilise une énergie renouvelable pour produire de la chaleur, est une solution innovante et très efficace pour chauffer et produire de l'eau chaude sanitaire sans émettre de gaz à effet de serre. La PAC est un appareil performant puisqu'elle présente un COP (coefficient de performance) en moyenne de 3 pour les PAC air-eau, ce qui signifie qu'elle produit 3 fois plus de chaleur qu'elle ne consomme d'électricité.
La chaudière à bois est également une bonne alternative à la chaudière fioul ou la chaudière à gaz. Utilisant aussi une ressource renouvelable et bon marché, la chaudière à bois présente un très bon rendement.
Il existe, par ailleurs, des chaudières gaz à très haute performance (THPE), néanmoins, les équipements utilisant des énergies fossiles, même performants, sont interdits dans le cadre de MaPrimeRénov' Parcours accompagné.
La pose d'une ventilation
Dans un logement bien isolé et plus ou presque plus étanche à l'air, il est essentiel d'avoir un système de ventilation pour renouveler l'air intérieur et garantir sa qualité. Cela permet d'éviter l'accumulation d'humidité à l'origine de moisissure, de condensation et de dégradation structurelles. De plus, un air humide est plus difficile à chauffer qu'un air sec et neuf. C'est là que la VMC intervient.
La ventilation est responsable de 20 % des pertes thermiques. Une ventilation performante, comme la VMC simple flux ou la VMC double flux, permet de limiter les flux thermiques tout en insufflant de l'air frais.
La VMC double flux présente deux avantages majeurs par rapport à un système simple flux :
- Elle est éligible à MaPrimeRénov'
- Elle permet d'insuffler de l'air neuf réchauffé
MaPrimeRénov' est-elle cumulable avec d'autres aides ?
MaPrimeRénov' par geste n'est pas cumulable avec le dispositif MaPrimeRénov' Parcours accompagné pour financer des mêmes travaux. Par contre, vous pouvez tout à fait cumuler MaPrimeRénov' par geste ou parcours accompagné avec d'autres aides comme l'éco-prêt à taux zéro, TVA à taux réduit, prime CEE... et les subventions que propose votre région.
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Références :
- Guide des aides 2025 de l'Anah
- MaPrimeRénov' Parcours accompagné, France Rénov
- MaPrimeRénov' Parcours accompagné, ANIL
- Isoler sa maison, ADEME
- Image principale de l'article : Sergio - Adobe Stock
FAQ utile
Quels sont les logements classés F ou G ?
Puis-je louer mon bien classé F ?
Quelle aide pour l'isolation en 2025 ?
C'est quoi la classe énergétique F ?
Lexique utile
- Bâtiment Basse Consommation (BBC) : Label garantissant une faible consommation énergétique, souvent exigé pour bénéficier d’aides à la rénovation énergétique. Il fixe un seuil de consommation en kWh/m²/an.
- Coefficient de Transmission Thermique (Uw, U, R) : Indique la capacité d’un matériau à laisser passer la chaleur. Plus U est bas, meilleure est l’isolation. R est son inverse et doit être le plus élevé possible.
- Déperditions thermiques : Pertes de chaleur à travers les parois d’un logement mal isolé (murs, fenêtres, toiture, planchers). Leur mesure permet d’identifier les priorités d’isolation.
- Étanchéité à l’air : Capacité d’un bâtiment à limiter les infiltrations d’air parasite, essentielles pour éviter les ponts thermiques et réduire les besoins en chauffage.
- Façade isolante thermique : Revêtement ou bardage ajouté sur les murs extérieurs pour améliorer l’isolation et réduire les déperditions énergétiques.
- Indice Bbio (Besoins Bioclimatiques) : Évalue la performance énergétique d’un bâtiment en tenant compte de son isolation, de son orientation et des apports solaires.
- Inertie thermique : Capacité d’un matériau à stocker puis restituer la chaleur, essentielle pour stabiliser la température intérieure et réduire les besoins en chauffage/climatisation.
- Isolant à faible conductivité thermique (λ ou lambda) : Plus λ est faible, plus l’isolant est performant. Exemples : laine de roche (0,033 W/m.K), polyuréthane (0,025 W/m.K).
- Isolation par l'extérieur (ITE) : Méthode efficace pour traiter les ponts thermiques et améliorer l’efficacité énergétique sans réduire l’espace habitable intérieur.
- Isolation des combles perdus : Prioritaire en rénovation, car 25 à 30 % des déperditions thermiques passent par la toiture. On utilise souvent la ouate de cellulose ou la laine de verre soufflée.
- Menuiseries à rupture de pont thermique : Fenêtres et portes conçues pour limiter les échanges thermiques entre l’intérieur et l’extérieur, essentielles pour éviter les "parois froides".
- Norme RT 2012 / RE 2020 : Réglementations encadrant les performances énergétiques des constructions neuves, avec des exigences croissantes en termes d’isolation et de consommation.
- Pare-vapeur : Film posé côté chaud d’un isolant pour empêcher l’humidité de traverser les parois et éviter la condensation, indispensable en isolation intérieure.
- Passoire thermique : Terme désignant un logement très énergivore, souvent classé F ou G au DPE, nécessitant une rénovation thermique urgente.
- Pompe à chaleur (PAC) air/eau ou air/air : Système permettant de capter l’énergie de l’air extérieur pour chauffer un logement à moindre coût énergétique.
- Pont thermique : Zone où l’isolation est rompue, entraînant une perte de chaleur importante, notamment aux jonctions plancher-mur et autour des ouvertures.
- Régulation thermique intelligente : Systèmes de gestion du chauffage (thermostats connectés, sondes extérieures) permettant d’optimiser la consommation d’énergie.
- Système de Ventilation Mécanique Contrôlée (VMC) : Assure un renouvellement d’air maîtrisé, limitant l’humidité et évitant les pertes de chaleur inutiles.
- Triple vitrage : Alternative au double vitrage offrant une isolation thermique renforcée, utile pour les climats froids ou les logements très exposés au vent.
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